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8 janvier 2015

Ebranlée

Les locaux du journal sont situés juste derrière mon ancien appart. La rue par laquelle je passais matin et soir pour aller travailler. Une rue toute calme et tranquille, avec même pas un petit commerce. Une rue parisienne de base... Et hier, l'improbable, l'infernal, l'horreur s'y sont produits.

En fait, la barbarie est arrivée jusque chez moi, au coeur de ma vie. La violence la plus folle, portée par des gens d'une bassesse inouïe, nés dans notre pays, qui ont vécu, grandi ici, parmi nous, été à l'école avec nous, près de nous. Et qui ont décidé de se comporter comme ça. Pourquoi ? Comment et pourquoi les a-t-on laissés devenir comme ça, entre notre bonne conscience, un aveuglement coupable, et pas mal de mauvaise foi...? Comment ont-ils pu grandir dans  une telle haine de ce que nous sommes ?

Je n'ai plus confiance en rien, plus confiance en cette société qui ne sait plus vivre ensemble. Aucune confiance dans nos institutions ou ceux qui sont sensés nous représenter. J'ai tout simplement peur. Pour moi, pour ceux que j'aime, pour mon petit garçon. Dans quel monde va-t-il grandir ? Ne suis-je pas dans le devoir de le protéger de tout cela, de quitter ce pays qui est en train ou va sombrer dans un délai plus ou moins important ?

Pour reprendre les mots de mon père, que j'ai tant moqués et que je regarde aujourd'hui différemment, je comprends mieux ceux qui sont restés, dans une inertie coupable et inconsciente, alors que leur monde était sur le point de basculer, pour simplement préserver leur petit monde personnel. Parce qu'ils n'ont pas vu, ou pas voulu croire que tout s'écroulait ou allait s'écrouler... Ceux de 1933...
Aujourd'hui vient le temps des décisions graves, radicales, pour ne pas subir alors qu'il est déjà trop tard pour croire que la vie pourra continuer comme avant. Pour rester optimiste et garder sa joie de vivre, ce que je veux par-dessus tout. Pour pouvoir continuer d'entendre mon bébé rire et rire et rire, sans arrière-pensée. Je crois qu'il va falloir partir... Ca pourra paraître radical à certains, je m'en fous, c'est comme ça que je le vis, que je le vois. Je n'aime pas celle que je risque de devenir sinon.

 

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Commentaires
K
Garder l'espérance et éduquer ton petit garçon dans des valeurs de tolérance envers l'autre, le respect des autres cultures... et conserver le cap coûte que coûte car on ne peut malheureusement éviter à nos enfants d'être confrontés à des horreurs pareilles. COURAGE.
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S
je me fais cette reflexion depuis quelques temps. Partir, mais où donc ? Parfois, au quotidien, j'entends des pépites, des propos encourageants, alors j'oublie cette idée... Mais depuis hier, et à la lumière de vos messages, je suis pessimiste...
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I
je sais mais, et le message d'Ori me fait encore plus peur, où est l'avenir, où est l'espoir ? J'ai aussi entendu des remarques glaçantes, dans le métro, par des jeunes aujourd'hui...
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O
Moi aussi, j'ai très envie de partir, surtout après les horreurs proférées par les élèves de mon collège aujourd'hui! J'ai même envie de démissionner tiens!
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D
Mais si tout le monde quitte le bateau...
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