Schizo
Il y a des jours où je m'aime bien. Où je suis une maman douce, patiente, gentille, qui arrive à prendre du temps pour jouer avec ses enfants, qui s'amuse d'un rien, qui les encourage, qui s'extasie, qui joue au sable, à la cabane, aux playmobil, à la pâte à modeler, qui lit 10 fois la même histoire sans rechigner, qui caline, qui caresse, qui rit, qui sourit. Je vous assure, il y a vraiment des jours comme ça, et j'adore ça. Mélange de fierté, de douceur, de paix.
Malheureusement, ces derniers jours, je ne sais pas pourquoi mais cette maman-là m'échappe. Je suis impatiente, fatiguée, je m'agace vite, je crie, je trépigne même parfois, je râle, je dis que j'en ai marre de râler, j'envoie le grand dans sa chambre, je perds patience devant les pleurs de la petite (c'est dingue ce que les pleurs de bébé peuvent m'exaspérer...).. Et c'est l'engrenage car plus ils sont pénibles, plus je suis odieuse et plus je suis odieuse, plus ils sont pénbles. Ces journées-là, quand elles sont terminées, je me demande à quoi elles ont servi. J'essaye d'en retirer deux ou trois choses positives et j'ai souvent bien du mal. Alors je pense à mes petits choux et je me dis qu'ils ne doivent rien comprendre à ce genre de journées, se demander ce qu'il se passe. Et là, évidemment, je culpabilise atrocement, je m'en veux tellement que je pourrais en pleurer...
Cette schizophrénie de la maman, rassurez-moi, je ne suis pas la seule à la vivre ? Comment faire pour être une maman douce tous les jours ? J'y arrive souvent, heureusement, mais je voudrais tant ne plus connaître ces journées acariâtres, amères... Parfois je me dis que c'est le manque de sommeil seulement qui me met dans cet état là mais je n'en suis pas si sûre. Et j'ai tellement envie de faire de beaux souvenirs d'enfance à mes zouzous, de leur donner confiance en eux, de les rassurer, qu'ils sentent qu'avec moi ils sont protégés de la laideur du monde, que c'est l'endroit le plus sûr et le plus agréable pour eux, leur refuge, leur repère. J'ai 2 ou 3 mantras que j'essaye de me répéter quand je me rends compte que ça dérape (je pense notamment à cette maman amère qu'on a perdue de vue dieu merci ; ou je pense à mon ostéo qui a trouvé ce titre pour les mamans au foyer "garantes de l'harmonie familiale"...).
Un peu de douceur dans ce monde si sombre, b*$¨§ de m*%> , je devrais bien y arriver, non ? ;)