Toujours la même époque...

La réparation, Colombe Schneck

Quatrième de couverture : « Je me suis d'abord trompée.
Je me disais c'est trop facile, tu portes des sandales dorées, tu te complais dans des histoires d'amour impossible, tu aimes les bains dans la Méditerranée et tu crois qu'une fille comme toi peut écrire sur la Shoah ? Car c'est bien de cela qu'il s'agit. La petite Salomé, dont ma fille a hérité du beau prénom, mon arrière grand-mère, mes oncles et tantes, mes cousins, vivaient en Lituanie avant la guerre. Ils appartenaient à une communauté dont il ne reste rien. »
Que s'est-il vraiment passé dans le ghetto de Kovno en 1943 ? Et pourquoi cette culpabilité en héritage ? Dans ce roman-vrai, Colombe Schneck remonte le temps et fouille les mémoires. Jusqu'à la découverte d'une vérité bouleversante.

Bon, alors, que les choses soient claires : je n'aimais pas du tout ce que je connaissais de cette auteur avant de lire ce livre. Sa voix mal posée, ses chroniques hésitantes et annonées sur Inter, son côté fille gâtée insupportable (d'ailleurs c'est quoi cette photo sur la couv' ???). Bref, elle m'agaçait A DONF :)
Et puis j'ai eu envie de tenter ce livre, car tout de même Kathleen Evin m'avait beaucoup intriguée dans son émission du soir (que je vénère ;). Et j'ia dévoré ce livre. Deux jours, épuisée, à bout de mes émotions. J'ai lu par la suite qu'on lui reprochait son côté non abouti, la légèreté de cet essai... Mais au contraire, c'est exactement ce qui m'a touché, cette impossibilité d'écrire, d'aller au bout de cette histoire si atroce. La seule solution, vivre, comme ses tantes, s'accrocher à la vie coûte que coûte, continuer, tracer son chemin, avec ses fantômes...

Le Manoir de Tyneford, Natasha Solomons

Quatrième de couverture : Au printemps 1938, l'Autriche n'est plus un havre de paix pour les juifs. Elise Landau, jeune fille de la bourgeoisie viennoise, est contrainte à l'exil. Elle ne sait rien de l'Angleterre, si ce n'est qu'elle ne s'y plaira pas.
Tandis que sa famille attend un improbable visa pour l'Amérique, elle devient domestique dans une grande propriété du Dorset, c'est elle désormais qui polit l'argenterie et sert à table. Au début, tout lui paraît étranger. Elle se fait discrète, dissimule les perles de sa mère sous son uniforme, tait l'humiliation du racisme, du déclassement, l'inquiétude pour les siens et ne parle pas du manuscrit que son père, écrivain de renom, a caché dans son alto. Mais la guerre gronde, le monde change et Elise l'insouciante est forcée de changer à son tour...

Alors là, ze roman dans lequel on se plonge. Un peu maladroit au début, on n'y croit pas vraiment à cette histoire de jeune fille de bonne famille qui se retrouve domestique en Angleterre. Et puis, quand le côté "Downton Abbey" arrive, les histoires de maîtres et de domestiques, de grande demeure,  d'hommes tourmentés et de mer déchaînée... On ne veut plus les quitter ces personnages (et puis, j'avoue une faiblesse et une tendresse particulière pour un roman où on parle de mon pauvre instrument méconnu, l'alto :). Bref, courez-y, c'est beauuuuu !!!

Comments

[Isma]

>> NIcekrol : contente de lire enfin un avis positif sur ce livre, j'ai l'impression que beaucoup de lecteurs sont passés à côté... Moi aussi, il m'a violemment bousculée. Avec, ce que j'ai aimé, des moments de dévoilement et d'autodérision si forts que le reste en était d'autant plus bouleversant (lire "La mort des juifs" au bord d'une piscine 5 étoiles en cachant la couverture, j'avoue, je l'ai presque fait et j'ai ri en lisant ce passage ;) (moi c'était "la France à l'heure allemande", avec un nazi sur la couverture, sur une plage italienne... pas bcp mieux ;)

[Nicekrol]

C'est étranger car moi, c'est la voix "mal posée", sa façon de s'enflammer qui me séduise chez elle.

Pourtant "La Réparation" est le 1er livre cet auteur que je lis. Il m'a complètement lessivé, tellement les émotions sont fortes.

Du coup, je me laisserai bien tenter par "Val de Grace".

Et vraiment, c'est n'importe quoi, la photo sur la couverture, tu as raison !