Sommes-nous encore des êtres humains ?
Après une douce soirée de répétition d'orchestre (plus calme que les deux précédentes, apaisée et moins casse-figure aussi ;-)), une demie-heure de lecture seule dans le salon, au milieu de la nuit, parce que je n'arrivais pas à trouver le sommeil, de la musique plein la tête... ce matin réveil avec le téléphone qui sonne fort en bas, une erreur sans doute... puis la radio qui diffuse cette nouvelle : "le gouvernement français s'apprête à expulser une cinquantaine d'Afghans vers leur pays d'origine"...
Le genre de nouvelles qu'on croit avoir entendu dans son sommeil, comme un cauchemar. Et puis, on réécoute, on se frotte les yeux sans y croire... Va-t-on vraiment renvoyer des gens vers un pays en guerre ? un pays où NOUS faisons la guerre ? va-t-on les renvoyer là-bas pour ensuite leur balancer nos bombes sur la tête ???
Je me demande simplement si on est encore entre êtres humains. Si vraiment on vit dans un pays où on va laisser faire une pareille ignominie. Et je me souviens de ma colère et de ma peur, en 2007, où je me disais que les mesures que le nouveau pouvoir allait prendre dans les domaines économiques ou sociaux allaient être certainement désastreux mais pas irrémédiables, et que ce que je craignais le plus, c'était cette politique de haine, de rejet de l'autre, ce sabotage de nos valeurs, de ce qui a fait la beauté et la grandeur de notre pays. L'idée de vivre dans un pays qui se dotait d'un ministère de l'identité nationale me rendait malade, me rend toujours malade. Et quand j'ai entendu cette nouvelle ce matin, j'ai une fois de plus revécu tout cela. Comme un trop-plein depuis que je suis rentrée en France, une avalanche de nouvelles dans ce domaine, expulsions d'adolescents, évacuation violente de camps de réfugiés, procès de ceux qui apportent un peu d'aide, stigmatisation des étrangers, "blagues" racistes d'un ministre de la République... et maintenant voilà qu'on envoie des gens dans un pays en guerre... Mais dans quel pays vivons-nous ??
A voir pour comprendre ce qu'ils laissent derrière eux, ce qu'ils traversent pour finir dans une misérable tente dans le Nord de la France...