Martine Petite Maman
Coup de fil matinal : panique, urgence, copine V en mal de baby-sitter pour cause de grève, rendez-vous chez le médecin, est-ce-que je peux la dépanner avec son mini Alexis ? Ni une ni deux me voilà habillée et prête à officier dans le rôle de Martine Petite Maman.
Une heure et demie de promenade avec la poussette et le délicat bébé endormi à poings fermés, dans les rues du Marais et de l'Ile Saint-Louis, un petit détour pour faire mes provisions chez Mariage Frères ;-). Première constatation : quelle galère de manoeuvrer une poussette dans Paris, les trottoirs trop étroits, les livraisons qui bloquent le chemin, les marches, les trottoirs trop hauts... Deuxième constatation : arggg tout le monde m'appelle "Madame" ;-). Troisième constatation : je regarde mon reflet avec poussette dans les vitrines et... définitivement je ne suis pas (plus ;-) pressée... Plus ça va, moins j'ai envie de remplir ce rôle, et là, de me voir avec cette poussette, pfffffiou, coup de vieux, liberté disparue, pas sûre d'avoir envie d'y être pour de vrai...
Petite pause Place des Vosges avec joli bébé et bouquin d'Elisabeth Badinter ;-)
Edit pour peaudane (suis complètement d'accord avec toi, et c'est tout à fait le point souligné par EB, cette pression de la société pour être "la mère parfaite") et en conclusion de ma lecture, un petit extrait du livre d'EB, qui m'a fait un gros TILT :
" Certains adultes vivent délicieusement leur vie de couple et redoutent la présence de l'enfant comme une source possible de déséquilibre. Ils privilégient leur liberté, leurs plaisirs, leurs ambitions et leur tête-à-tête. Pour certaines femmes, c'est l'assurance de pouvoir disposer d'un potentiel de temps, d'énergie ou de moyens financiers auxquels une mère de famille peut rarement prétendre. Que ce style de vie soit choisi d'emblée ou qu'il s'impose peu à peu comme une évidence, il témoigne du triomphe d'un nouvel hédonisme qui n'est pas moins présent dans le choix de la procréation. Pourtant si l'on admet fort bien l'hédonisme parental, considéré comme la ruse de l'espèce pour se perpétuer, on regarde encore d'un mauvais oeil ceux et surtout celles qui font le choix inverse. Qualifiée un peu vite d'irresponsable et d'égoïste, la femme childfree pose au contraire la question de la responsabilité maternelle comme elle n'a jamais été posée auparavant, tant que la maternité relevait de la nécessité naturelle. "