Trois livres à lire absolument

Les années, Annie Ernaux :
Quatrième de couverture La photo en noir et blanc d'une petite fille en maillot de bain foncé, sur une plage de galets. En fond, des falaises. Elle est assise sur un rocher plat, ses jambes robustes étendues bien droites devant elle, les bras en appui sur le rocher, les yeux fermés, la tête légèrement penchée, souriant. Une épaisse natte brune ramenée par-devant, l'autre laissée dans le dos. Tout révèle le désir de poser comme les stars dans Cinémonde ou la publicité d'Ambre Solaire, d'échapper à son corps humiliant et sans importance de petite fille. Au dos : août 1949, Sotteville-sur-Mer." Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux nous fait ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.

Un livre émouvant, qui tente de garder une distance avec l'autobiographie et qui ne s'en trouve qu'encore plus touchant... La vie qui passe, pas vraiment de la nostalgie, ce n'était pas mieux avant ou pire, c'était juste avant et c'est terminé. Un livre sur le temps qui passe, la mémoire, les souvenirs, celle qu'on était et qu'on est. Comment nos souvenirs s'accrochent à une image, à un détail. Et surtout sur cet inéluctable mouvement du temps qui éloigne jour après jour...

La douleur, Marguerite Duras :

5 nouvelles de Duras. La première donne son titre au recueil, il s'agit d'un extrait de son journal où elle raconte l'attente insupportable du retour de son mari de Buchenwald, à la Libération. Les 4 autres, très belles aussi, se passent toutes à la même époque. Mais je dois dire que c'est la première qui m'a le plus bouleversée. Elle explore le gouffre de la douleur, de la souffrance de ne pas savoir si cet homme va revenir ou non, elle se voit mourir avec lui. En phrases très courtes, presque violentes, elle décrit toutes les phases de son corps et de son âme devant ce manque, cette absence, puis devant lui, ce presque mort qui ressuscite... A lire absolument, ce n'est pas un livre sur la guerre mais sur l'absence et c'est magnifique.

Touriste, Julien Blanc-Gras :
Quatrième de couverture : Obsédé par les cartes, le narrateur décide de visiter tous les pays du globe. Des favelas colombiennes aux hôtels clubs tunisiens, en passant par les karaokés du Yang-tsé-Kiang, les villages oubliés du Mozambique, les vagues polynésiennes, les plateaux de Bollywood, le tumulte du Proche-Orient et même par la Suisse, ce promeneur globalisé nous guide à travers l’inépuisable
diversité des mondes.

Acheté après avoir assisté au Masque, un livre hilarant et qui rappelle bien des souvenirs aux voyageurs (les biscuits volés par les singes, le bus avec une roue dans le vide sur une route de montagne, les attentes interminables à l'aéroport...). Le livre qui donne envie de prendre sa valise et de repartir à l'aventure de par le monde...

Comments

[annabelle]

Merci pour de m'avoir prêté le livre d'Annie Ernoux, il sent les pastilles Vichy de chez mémé Berthe ;-)

[Domi]

Merci, c'est noté sur mes tablettes.
Lors de mon prochain passage à la bibliothèque, je traquerai ces livres.