Des livres...

La tache, Philip Roth
4ème de couv : Portrait d'une Amérique à la fois profonde et proche. Voilà le dessein de Philip Roth. Un portrait brossé sans mise à quatre épingles et à travers la figure centrale d'un professeur d'université, Coleman Silk, juif et noir à la peau claire, âgé de soixante et onze ans, accusé à tort de racisme puis à qui l'on reproche d'entretenir une relation avec une femme de trente-quatre ans, illettrée et agent d'entretien. De quoi faire tache dans la bonne conscience américaine, dans les Berkshires, où "il reste des gens, des péquenots comme des universitaires, qui n'auront jamais le bon goût de renoncer à leurs vieilles valeurs pour se mettre au pas de la révolution sexuelle. Des pratiquants étriqués, des maniaques des convenances."

Un des bouquins que mon ex avait dévoré, et que j'ai volé avant de quitter le domicile conjugal ;) (de toute manière, il ne relit pas les livres qu'il a aimés ;) Est-ce à cause de cette histoire personnelle ? en tous cas, je ne suis jamais entrée dans ce livre, restée extérieure et totalement indifférente aux aventures de ce personnage antipathique.
Chose exceptionnellissime : livre abandonné au tiers de sa lecture.. je ne pouvais plus passer des heures à me demander ce que je foutais là ;)

Le hussard sur le toit, Jean Giono
on ne le présente plus ;)

Acheté avant de partir à Arles, envie de Provence, de soleil et de cigales dans les mots... surprise : livre extrèmement trash et violent dans ses descriptions de la maladie et de la mort. Et pourtant, j'ai immédiatement accroché, me suis laissée embarquer par ce hussard un peu naïf qui s'interroge beaucoup sur lui-même, son courage, son patriotisme, qui n'a peur de rien sauf de perdre son honneur... Les descriptions des villes et de la nature sont à couper le souffle ; on y est, on respire le même air (fétide) que lui. Et puis Pauline... Ah, en voilà une belle, d'héroïne romantique... Bon, alors, bien sûr, je n'ai rien compris à leur histoire d'amour. Mais c'est très beau tout de même :)

Purge, Sofi Oksanen
4ème de couv :En 1992, l’union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes. 
Ainsi, lorsqu’elle trouve Zara dans son jardin, une jeune femme qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille va se révéler, en lien avec le passé de l’occupation soviétique et l’amour qu’Aliide a ressenti pour Hans, un résistant. La vieille dame va alors décider de protéger Zara jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix. 
Sofi Oksanen s’empare de l’Histoire pour bâtir une tragédie familiale envoûtante. Haletant comme un film d’Hitchcock, son roman pose plusieurs questions passionnantes : peut-on vivre dans un pays occupé sans se compromettre ? Quel jugement peut-on porter sur ces trahisons ou actes de collaboration une fois disparu le poids de la contrainte ? 
Des questions qui ne peuvent que résonner fortement dans la tête des lecteurs français.

Attention, danger, bouquin violent, qui fait mal aux yeux, qui prend aux trippes, qui donne envie de vomir. Des histoires de femmes, ou comment le viol et la violence se transmettent de génération en génération, comme la couleur des yeux... Haletant, écoeurant. Parfois un peu le même dégout que quand je me "forçais" à poursuivre les Bienveillantes... Au bout du compte, une histoire un peu abracadabrante, qui laisse un goût de désespoir mais magnifiquement efficace et au style incomparable (bon, ok, je l'ai pas lu en estonien ;).