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18 juillet 2006

Et si c'était moi le problème ?

Dernièrement, on a fait une petite dînette avec un copain, pas vu depuis très très longtemps, et sa copine, qui vient de egypte et que nous ne connaissions pas du tout... Plutôt sympa de prime abord, mignonne comme un coeur, elle nous demande, de but en blanc, au tout début de la conversation, ce que l'on fait comme boulot. Mais pas juste comme ça, dans le cours de la conversation, non, ça n'avait vraiment rien à voir avec ce dont on était en train de parler, et puis, surtout, elle voulait des détails, des précisions. Je ne sais pas mais moi, ça m'a mis très mal à l'aise (surtout quand elle m'a demandé si j'avais VRAIMENT cherché du travail l'an dernier...hum hum ;-))). j'avais vraiment envie de lui dire que 1- mon boulot ne me définit pas, il n'apprend rien aux autres sur ce que je suis, qui je suis au fond 2- mes affres professionnelles toilettesne la regardent pas 3- on est tranquille à dîner, pourquoi repenser encore au boulot alors que ce n'est franchement pas un élément plaisant de la vie (en général...) ?

Bien sûr, je n'ai rien dit de tout cela... Je me suis contentée de répondre poliment, de faire une ou deux vannes à la noix clowngenre "moi au bureau, je lis des romans"...

Après leur départ, on en a discuté avec mon chéri et tous les deux on s'est posé pas mal de questions sur cette "agression" (la demoiselle avait par la suite pas mal parlé de SON boulot pendant la soirée). Alors soit elle est encore trop jeune (elle a environ 7 ans de moins que nous, elle vient de commencer un nouveau job, qui l'intéresse beaucoup), soit c'était une façon de meubler parce qu'elle ne se sentait pas à l'aise (glups), soit - et là, nous pensons avoir mis le doigt sur le fin mot de l'histoire - nous sommes finalement très français !

Il m'est revenu un truc que j'avais lu il y a quelque temps dans un livre qui parle de la façon dont les étrangers (nord-américains) perçoivent la France (Sixty million Frenchmen can't be wrong de Jean-Benoît Nadeau et Julie Barlow sixty_million_frenchmen qui existe d'ailleurs désormais en Français sixty_million_frenchmen_FR) : il semble que les étrangers sont souvent particulièrement étonnés de voir que des Français peuvent passer une soirée entière avec des gens sans jamais leur demander ce qu'ils font dans la vie, chose complètement inconcevable pour des anglo-saxons notamment ! Et bien, notre petite égyptienne était peut-être tout simplement dans ce cas de figure... Ca m'a fait bizarre, moi qui étais prompte à la taxer de grosse polarde, de jeunette ignorante et obnubilée par son job, de me rendre compte que finalement, c'était peut-être moi qui étais enfermée dans des réflexes culturels très marqués fran_ais.

Et le premier qui dit que je réagis comme ça parce que j'ai un boulot de m..., je le tacle ;-)) Même quand j'avais des boulots intéressants (sisi, une fois, c'est arrivé !), je n'aimais pas en parler !!! ;-)

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Commentaires
A
ah c'est marrant !<br /> je te rejoins car je n'aime pas non plus qu'on me pose cette question d'entrée de jeu. même si j'aime bien mon boulot, il ne me définit pas. en plus, pas de bol pour moi, c'est pas facile à expliquer : pas moyen de répondre en deux mots.<br /> <br /> par contre, je suis étonnée : j'ai toujours vu des français poser cette question. des amis qui vivent à Barcelone m'ont confirmé cette impression, il n'y a que les français qui leur posent la question dans les 5 premières minutes de la première rencontre...
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C
Il arrive effectivement qu'on parle du travail, mais jamais de but en blanc. En principe c'est plutôt au fil de la discussion et on évite de trop insister. Mais bon, tu dois avoir raison, c'est culturel !
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B
Ca ne me choque pas non plus. Mais j'ai une petite soeur qui ne parle QUE de son boulot et c'est assez fatigant. <br /> <br /> J'aime bien raconter des anecdotes marrantes de ma vie au boulot (surtout quand je travaillais avec les enfants et que je retenais leurs perles :) )
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K
je te comprends, je ressentirais la meme chose. Elle doit bien aimer son boulot et du coup elle aime bien en parler, elle pense que le boulot qu'on fait peut nous caracteriser, tant mieux pour elle si elle fait ce qu'elle revait de faire. C'est pas plus mal qu'on puisse parler d'autre chose aussi, le livre que tu cites m'interesse à ce sujet d'ailleurs
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L
Tiens c'est drôle, moi ça ne me choque pas du tout... c'est vrai ça peut sembler indiscret comme question, mais pour faire connaissance il faut bien commencer par un bout, et je remarque que beaucoup de gens aiment parler de leur travail.
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