Utilitarisme, études, barbe-à-papa et politique
Finalement, pas de parc à félins pour moi et tite cousine A. hier... mais plutôt une belle balade dans Paris, entre le musée Nissim de Camondo et Ladurée, sous un soleil printanier (zut, j'avais oublié l'appareil photo grrrr)
Tous les ans, depuis quelques années, on se fait une sortie toutes les deux, entre filles... D'année en année, lors de cet après-midi, je la vois mûrir, changer, grandir, modeler son esprit... Cette année, elle vient d'avoir 10 ans et prend son nouveau personnage de grande fille très au sérieux (difficile de la faire rire d'elle-même ouille ouille ouille, pas facile de rire d'un de ses lapsus sans qu'elle ne se vexe et ne boude comme une pré-adolescente qu'elle est presque déjà :-) Moi aussi, je dois faire mon apprentissage, découvrir sa façon de fonctionner, ses réactions !
Entre une barbe-à-papa (même les grandes filles en mangent : d'ailleurs on a partagé !!!) et une religieuse à la rose et à la framboise (mamma mia !), voilà qu'on en arrive à ce qui la préoccupe ces temps-ci : ses notes et son futur métier (dire que je me suis posé cette question pour la première fois, contrainte et forcée par mon père, à 17 ans... avant, j'étais capable de répondre sans sourciller, "clown" à la question fatidique...). Elle hésite entre vétérinaire et pédiatre. Je trouve ça très mignon, ce sont de beaux métiers, des métiers qui font rêver les enfants, je vois une belle part d'enfance (encore, quand même) dans ces choix-là. Jusqu'à ce qu'elle me demande : "qu'est-ce-qui paye le plus ? pédiatre ou vétérinaire ?" !!! alors là, je suis peut-être naïve mais je suis tombée des nues... Et encore plus quand sa mère (ma tante préférée, qui venait de nous rejoindre ;-) lui a répondu le plus sérieusement du monde, en étayant sa réponse d'exemples d'amis plus ou moins bourrés de fric ! S'en est suivi pour ma petite A. toute une dissertation sur les matières à privilégier si on voulait un métier qui rapporte beaucoup d'argent (glups - elle n'est qu'en CM2), préjugés contre lesquels sa mère a visiblement beaucoup de mal à se battre...
En en parlant avec mon chéri ensuite, on a repensé à tous ces discours sur "ce qui est important, ce n'est pas d'étudier l'histoire ou la littérature, qui ne rapportent pas d'argent, mais d'avoir un métier", on s'est dit qu'elle avait dû en entendre sa part et puis on s'est dit aussi que ça ne devait pas être simple de faire comprendre la part des choses à des enfants sur ce genre de sujet. Et surtout, on en est arrivé à se dire que l'utilitarisme en matière d'études (surtout s'il commençait aussi tôt) était le meilleur moyen pour ne pas continuer longtemps : si elle n'a pas le goût d'apprendre, de découvrir, la curiosité de s'intéresser à des tas de choses "inutiles", alors comment arrivera-t-elle à prendre plaisir à aller à l'école, à continuer de longues études après le bac ? Pas facile à expliquer ce malaise que j'ai ressenti (et que j'ai gardé pour moi quand j'étais avec ma tante of course), mais ça m'inquiète un peu, au-delà du cas de ma tite cousine chérie, pour tous les enfants à qui on risque de mettre ce genre d'idées en tête dans les années à venir...
Finalement, la politique se niche partout, même entre un chocolat chaud et un Saint-Honoré fraise-coco ;-)