Avaler des couleuvres
Famille je vous hais...
Comme d'habitude, une séance dîner avec mon père n'est pas anodine. Au premier niveau, rien de grave, beaucoup de légèreté, des tas d'anecdotes racontées dans tous les sens... Au deuxième niveau, de l'amertume, des reproches et des réécritures de l'histoire... Tout cela n'est pas visible par l'humain lambda et d'ailleurs E. ne s'en est absolument pas aperçu. En revanche, j'ai tout bien noté... et avalé.
"j'ai raté ma première fatherhood, je me rattrappe avec mes deux autres enfants" suivi de "tu as vu, je n'ai pas dit que j'avais raté ma première fille" (eurk)
"Carole (sa deuxième femme - mon âge) trouve que c'est bien que contrairement à beaucoup d'enfants de ta génération, tu ne me demandes rien, et que tu nous fiches la paix"
"alors, ça va, dans le caritatif, vous avez tous des grands portraits de Martin Hirsch dans vos bureaux ?" suivi de "ah non, tu travailles pas à Emmaüs ? Tu travailles avec des sans-papiers ? ben c'est pas mieux"...
"ça fait combien de temps que vous êtes ensemble ? ah ben c'est bien vous avez passé le cap des 7 ans"...
Aujourd'hui, opération reconstruction.
Edit du 20 juin (fête des pères....) : Juste quand je commençais à avoir bien mis cette fichue soirée de côté, le voilà qui revient à la charge et m'envoie un mail avec une photo de sa gosse en train de faire du vélo et ce commentaire "tu vois, je suis vraiment un père bien différent cette fois-ci !"...
Contexte : j'ai encore atrocement les boules en vélo et n'ai jamais vraiment dépassé le stade des petites roulettes ;-)), truc dont je me fous éperdument mais qu'il me recolle régulièrement dans la gueule. Voir sa morpionne sur un vélo : occasion rêvée pour lui de m'en remettre une couche... Ai très très envie de répondre un truc très très méchant du genre "je connais de très bons psys pour régler les oedipes mal digérés" mais je pense que je vais éviter...